Quand on avait proposé à Lily de servir les intérêts du Gamer, elle avait refusé en rigolant. Coopérer à ces conneries, puis quoi encore ? Elle en avait parlé à James, et il avait rigolé. Aucun des deux n’avait pensé aux répercussions. Résultat, Luna venait juste de disparaître. On lui était tombé dessus en disant qu’elle n’était plus à Poudlard. Lily aurait pu hausser les épaules, dire qu’elle avait du en sortir pour aller voir quelqu’un, son sixième sens l’avait prévenu. Le Gamer. Aussi elle s’était levée d’un bond, s’était rapidement changée en attrapant sa batte de Quidditch, et sans prévenir personne, elle était sortie. Le Gamer avait du souci à se faire, avec un Berger de Maremme et des Abruzzes sur ses traces ! Alors qu’elle tournait à l’angle d’un couloir dans les cachots, elle faillit percuter une fée bleue. Wait. Une fée bleue ? Oh non. Oh non pas elle.

« Hey, listen ! »

FUCK. Navi. Bien, son thème du jour c’était du Zelda, et elle se retrouvait dans la peau de Link. Et elle allait devoir dégommer du Ganondorf pour sauver sa Luna-Zelda. Lily grogna d’un air dépité. Sérieux, elle aurait franchement préféré Midona comme compagne de voyage, elle au moins ne passe pas son temps à briller en gueulant ses HEY LOOK LISTEN WATCH OUT à chaque intersection ! Vivement, la main de la rouquin se saisit de la petite fée qui se tut de surprise.

« Ok ma grande, on n’est pas dans Ocarina of Times et je suis moins soumise que le blondinet qui t’accompagne. Tu me dis ce que tu as à me dire, et si tu fais mine de briller en couinant comme dans le jeu vidéo, tu feras une jolie balle de base-ball. »

La petite fée sembla approuver, alors Lily la lâcha. Navi s’envola hors de portée de la batte et de son irascible propriétaire, gonfla un peu pour montrer sa fierté froissée, et reprit la parole d’un ton vexé – en épargnant son bavardage inutile à la Serpentard.

« Bien, j’ai un message pour toi. Tu dois te rendre à l’île engloutie sans prévenir personne. On te surveille ! Le moindre faux pas coûtera la vie à ta copine. Et je te conseille de te dépêcher, le temps pour la sauver t’es compté car … Eh, mais attends-moi ! »

Avec un juron, Lily venait de partir en courant. Merde, elle comptait se transformer en chien pour la retrouver plus vite, mais si on la surveillait il ne valait mieux pas, ça pouvait compter comme un faux pas qui coûterait la vie à son amie. Quelle lâcheté de s’en prendre à une fille sans pouvoir ! Ses yeux brillèrent et changèrent imperceptiblement de forme. Animagus. D’un coup, elle s’arrêta au milieu du couloir et se tourna vers la fée qui faillit la percuter à nouveau.

« Ah, enfin tu t’arrêtes ! J’ai cru que … »
« Comment je me rends à l’île engloutie ? »
« Pardon ? »
« L’île engloutie ! On est en Ecosse, l’île est en Irlande, j’imagine que transplaner est interdit, que le délai n’est pas de trois ans et qu’on ne va pas gracieusement me prêter une bouée pour y aller à la nage ! »

La petite fée se tut, et s’éleva doucement dans les airs, faisant tomber de la poudre un peu partout. Si elle commence à se la jouer Peter Pan, on n’a pas fini.

« Hm, en effet. Il y a un portoloin caché quelque part à Poudlard. Trouve-le vite, si tu veux sauver ton amie. »
« Et je le trouve comment ? »
« Tu ne crois quand même pas que je vais te le dire ? »

La main de Lily s’éleva et se posa sur la poignée de sa batte. Inspire, expire. Ce serait dommage que ce soit considéré comme un faux pas et que Luna en pâtisse. Sa main retomba et elle lâcha un soupir tellement frustré qu’il en passa pour un grognement de chien en colère. Bon. Elle devait trouver cette merde rapidement.

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'Dé Missions' : 4

« Oui, c'est ça, bon débarras, retourne donc emmerder les Kokiris dans leur forêt, va. »

Voilà ce que Lily marmonna entre ses dents alors que la fée disparaissait. Ouf, elle n’allait pas devoir la supporter, quel plaisir. N’empêche, apprendre qu’elle devait s’introduire dans le bureau du directeur pour piquer l’épée de Godric Gryffondor, ce n’est pas rien. S’il l’apprenait, son père ne le lui pardonnerait jamais – enfin, sauf si elle lui précisait qu’elle l’avait chipée pour sauver la vie de Luna. Et après certains pensent qu’elle n’a pas sa place à Gryffondor et qu’elle est mieux à Serpentard. Vous en connaissez beaucoup, vous, des Serpentard qui mettent leur vie en danger pour aider les gens ? Oui enfin, mis à part Merlin ? Bon ok j’avoue, passons à autre chose. A pas de loups, Lily remonta vers le bureau du directeur et se planta devant la statue, qui ouvrit un œil pour la regarder avec indifférence.

« Le mot de passe ? »
« Euh … Tarte au citron ? »

La statue resta immobile de longues secondes. Puis, avec un soupir, elle libéra le passage, faisant tourner un escalier de pierre non magique qui ne risquait pas d’aller se balader à l’autre bout du château. Prudente, Lily grimpa les marches et se retrouva dans le bureau directorial. Oah. Elle n’y avait jamais mis les pieds. Soudainement, le feu des regards des directeurs en tableau se posa sur elle, et elle se sentit ridiculement bravache de venir voler l’épée de Gryffondor. Il n’y avait que les tableaux de Dumbledore et de MacGonagall qui la regardèrent avec une tranquille curiosité. Le regard de Dumbledore glissa vers une boîte posée derrière le bureau directorial. Intimidée, Lily s’approcha et y découvrit l’épée de Gryffondor. Bon, quand faut y aller … Ouvrant la vitre, elle se saisit de l’épée, provoquant quelques murmures du côté des tableaux.

« Désolée, j’ai pas le choix, je vous la ramènerai, promis. »

Puis, en fouinant un peu, elle trouva la statue de l’animal favori des sorciers – le hibou. Marrant. Lily aurait plutôt dit le chat. Pour sa part, elle n’avait pas de hibou, son téléphone portable lui suffisait. Persuadée que c’était un piège, Lily ferma les yeux, leva l’épée, et frappa trois fois la statue du hibou, avec douceur cependant, pour ne pas l’ébrécher ou la casser. On n’abîme pas le patrimoine, bande de sauvages !