Dans quel monde vivions nous ? Désormais être un vampire sonnait comme une promesse romantique d'amour éternel, alors que vous avez plus de chance de terminé vidé de votre sang dans une ruelle qu'aux bras d'un vampire amoureux. Croyez vous vraiment en Twilight et toutes ces conneries qui sentent le sucre et les colorants roses ? Encore une fois, je me levais avec une envie de sang en abondance, cette envie ne me quittait plus depuis quelques choses. C'était une nuit comme les autres sauf que cette nuit, une concrétisation de mon travail venait s'agiter dans la galerie. Un grand vernissage, où on n'attendait tout le beau monde de l'art : artistes, critiques, personnalités, et compagnie, le truc mondain insupportable par excellence mais chaque galeriste devait s'y coller avec bonne volonté. Et j'étais rodée à cette exercice, entre Paris et Londres, les vernissages j'étais devenue une vraie professionnelle, du serrage de main, de la coupe de champagne, mais me forcer un sourire ça, non. Dans le domaine on me connaissait pour mon caractère difficile, instable, expéditif, et impatient. Je n'aimais pas les ronds de jambes, et je ne m'y forçais, donc, jamais. J'associerais cela à l'hypocrisie, et l'hypocrisie, ce n'était pas mon fort, voire, pas du tout mon domaine.

J'ouvris les yeux, prenant conscience en quelques secondes de mon environnement, je quittais mon pyjama, et me glissait sous la douche. Je doutais qu'Arthur soit présent ce soir, ou alors il passerait très rapidement, quoiqu'il en soit, il avait pris le soin de me préparer, comme tous les matins mon petit-déjeuner. Que je pris tranquillement assise au comptoir de la cuisine.Je m'habillais ensuite d'un pantalon de costume noir, large que je retroussais, un tee shirt court, qui laissait voir la naissance de mes reins, un énorme collier, et un kimono en soie. J'enfilais ma montre, pris mon sac, et je pris un taxi pour me diriger vers Soho. J'arrivais donc, pour terminer les préparatifs, les derniers coups de fils. Les toiles et les œuvres étaient déjà exposées, nous y avions quand même passé quelques heures. Comme d'habitude, tout était comme je l'avais ordonné. Je ne faisais pas de collaborations avec mes associés, chaque chose était décidé par ma propre personne, et personne, non personne n'avait vraiment son mot à dire dans mon organisation puisqu'elle était quasi-parfaite, et presque militaire. Je m'attachais les cheveux, les laissant tomber en queue de cheval dans mon dos, les gens commençaient à rentrer.

L'artiste, lui, s'occupait de faire des ronds de jambes aux critiques, serrer les mains, sourier. On me posait alors des questions : Qu'est ce qui vous a fait choisir cet artiste ? ou encore Que pensez vous de sa démarche artistiques ou la meilleure Vos galeries bénéficient d'une rayonnement et d'une notoriété internationale, pensez vous que cela est un rapport avec votre statut d'être de la nuit ? Et j'avais bien souvent la même réponse à cette réponse.

« Vampire. Je suis un vampire. Et n'avez vous donc pas quelque chose de plus pertinent comme question ? Excusez moi.. »

J'avoue que ce concept de fascination humaine via les vampires n'étaient pas pour moi des plus simples à comprendre. Au contraire, c'était surtout pour une forme de stupidité que de croire que votre sang ne nous attire PAS DU TOUT, et qu'au contraire, nous allions nous nourrir de votre spiritualité d'âme. Laissez moi rire deux minutes, je crois que je le mérite. Je discutais avec des collaborateurs, quant à la suite des événements à la galerie de Paris. Qu'il serait peut être intéressant que je me déplace dans peu de temps, pour y gérer es programmes et les plannings, cette idée ne me déplaisait pas, au contraire. Je regardais les œuvres, distraites par les autres.

Il est vrai que j'avais envoyé une invitation à Mérida, reine des vampires, un titre qui en jette, mais je n'avais jamais pensé qu'elle ferait le déplacement. Non pas que ce fut une gêne, au contraire, de réputation, je savais qu'elle était amatrice d'Art. Je me posais la question, alors, existait-il des vampires qui ne trouvait pas d'intérêt dans l'Art. Car après tout, l'histoire étant lié à l'Art, je faisais partie de ceux qui avait vécu l'histoire en tant que contemporain, pour aujourd'hui en devenir un témoin. C'est là qu'elle apparue, bien plus âgée que moi, mais je n'étais une femme à simagrées et politesse forcée. Je portais un profonds respect à la hiérarchie, et envers Mérida, de par son âge et son expérience. Tout comme pouvait le faire un vampire plus jeune que moi à mon encontre.

Je me souviens parfaitement de l'invitation que j'avais envoyé à Mérida, on n'avait pas fait une invitation des plus banale que l'on envoie à tout le monde, on l'avait nommée à son nom, elle avait le même papier que les autres, mais nous décidions qu'il valait mieux, pour certaine personne, faire l'effort. C'était ce que mon assistante estimait que cela valait mieux. Je la laissais faire, même si j'estimais que c'était une perte de temps. Je doutais que la reine des vampires soient sensibles aux fioritures, elle serait plus sensible à la qualité du papier, l'endroit peut être, mais son prénom écrit en joli lettre, n'était selon moi pas un gage de qualité. Je me souviens avoir lever les yeux au ciel pour aller faire autre de plus intéressant que de donner des ordres à l'imprimeur.

Mais la voilà, en voilà qui aime faire des entrées. Tout le monde commença à s'exciter, l'artiste exposé se liquéfia, d'un coup la horde de photographe se dirigea vers la reine des abeilles, et l'artiste ne put se résoudre à aller la saluer de peur de ... la froisser. Il se dirigea vers moi, non, fonça vers moi, mon regard le stoppa, je sentais qu'il s’apprêtait à se montrer familier avec moi ce que je n'acceptais pas du tout. Il me demandait alors ce qu'elle faisait là, et je lui répondais qu'elle avait été invitée et qu'après tout, je ne voyais pas pourquoi il me faisait une crise panique, ça lui faisait une certaine publicité, la Reine des Vampires en personnage était venue à son vernissage, combien pensez vous que d'artistes puisse se vanter de cela ? Je lui fit un sourire forcé qui dura l'espace d'une seconde. Qui ne se voulait pas rassurant ou gentil, mais profondément méprisant. J'avais autre chose à faire que de m'occuper de son mal aise. Je me dirigeais vers Merida, qui s'était postée devant le premier tableau. Elle avait bien entendu prit conscience de mon arrivée par le bruit de mes talons, ma respiration... Antonia Goldtein, je présume ? C’est une bien jolie galerie que vous avez là. déclara t-elle sans se retourner ni poser on regard sur moi. En effet, je n'étais pas peu fière de la galerie de Soho, mais j'estimais que celle de Paris était bien impressionnante pour ces pièces plus classiques et beaucoup plus anciennes. La galerie de Soho se voulait plus contemporaine, plus moderne, plus en accord avec Londres en quelques sortes.

Elle se tourna, m'accordant alors un sourire que je lui rendit. Je n'étais pas du genre impressionnable, j'accordais une importance à l'âge, et la hiérarchie. Mais j'avais aussi un âge avancée, pas autant que le sien, donc j'estimais que je n'avais pas non plus à trembler des jambes devant Merida. Visiblement, il n’y a pas que la galerie qui est bien jolie, à ce que je vois. continua t-elle sur sa lancée. Elle n'avait pas à se peindre non plus, elle avait pourtant des traits plus forts que les miens plus impressionnants, plus imposant. Ce qui n'était pas une mauvaise chose bien au contraire. Je souriais. Je ne l'avais côtoyé d'aussi près, elle était impressionnante tout de même, elle dégageait une aura. Je ne me démontais pas le moins du monde, au contraire. Hadrien aurait certainement eu son âge voir plus, s'il n'avait pas pris part à cette guerre stupide.

« Merci, vous devriez venir au prochain vernissage de Paris, la galerie est bien plus belle, et les pièces d’œuvres ne sont des copies d’œuvres classiques. »

J'aimais l'Art contemporain. Profondément. Mais parfois très franchement, arrêtons de croire que tout pouvait se faire appelé Art. Ca pouvait se montrer insultant, des gribouillis sur une feuille de papier n'est pas une oeuvre, les gribouillis ne veulent rien dire. Il n'y a pas de message, juste quelques scribouillards pédants qui veulent faire croire que l'Art est n'importe ou et n'importe quoi. Je me souvenais alors d'une conférence que à laquelle j'avais assisté sur dans une école d'Art française, une nocturne comme il les appelle. Je reportais mon attention sur Merida.

« Merida, Reine des vampires, je présume. Enchantée. »

terminais-je sur le ton de la plaisanterie qui ne se voulait en aucun cas irrespectueuse, peut être un peu ironique, mais qui ne se voulait pas à la recherche de conflit. Je fis glisser une méche derrière mon oreille.