Franchement la Shakeaspeare School quelle blague ? En toute honnêteté c’eut été le dernier endroit où d’elle-même elle aurait été pour aller quémander des renseignements. Alba ne faisait pas partie de la ligue, ne l’avait jamais souhaité, pour elle s’était de l’esclavage et elle était bien heureuse d’avoir tiré Giovanni des griffes de ces fumiers aussi monstrueux à leur manière que les sorciers de la Confrérie. 2163 et pourtant elle se souvenait encore de l’effroi qu’elle avait ressenti en 2020 quand on avait massacré des familles de sorcier et de leurs enfants. Ils n’avaient rien fait, il y avait même des bébés avec leur maman venus simplement accompagner leurs grands frères et grandes sœurs plus âgées. C’était de la barbarie, ce genre d’acte elle ne pouvait le cautionner. Mais malgré son dégoût ce soir elle avait été obligée de mettre les pieds dans leur école, ils étaient la meilleure source de renseignement du monde on ne pouvait le nier, leurs effectifs étaient les plus gros, ils étaient infiltrés partout.

Franchement elle avait eu l’impression de se prostituer en venant négocier des informations ici, mais c’était pour Tancredi et pour Callixte, elle aurait fait n’importe quoi pour eux (ou presque), pourvu que Giovanni ne le sache jamais. Quel mensonge elle avait inventé déjà ? Probablement un pitoyable, elle ne lui mentait jamais. Mais il n’y avait qu’elle qui pouvait faire ça, il était un Borgia sensé être mort, c’était trop dangereux pour lui. Jamais elle ne lui aurait laissé courir ce risque, elle l’aimait trop, il était la seule chose qui la maintenait à la vie. Le pire c’est qu’un fond la Ligue y gagnait à qu’ils essayent de nuire à la famille royale d’Irlande, ils auraient dû lui donner les infos gratos, mais ils avaient fait style avec hypocrisie que ce n’était pas leur priorité. C’était normal au fond, ils savaient juste négocier, mais ça tuait Alba, dire qu’elle avait promis de supprimer un couple qui n’aurait jamais été dans ses priorités autrement. Parfois il fallait se salir les mains, mais ça faisait quand même du mal à l’orgueil.

La démarche légèrement chaloupée, le pas lourds à cause de ses bottes new-rock au talon de fer elle traversait un parc les mains dans les poches de son jean. Ce soir elle avait évité le trop sexy pour paraitre sérieuse, le trop sexy ne risquait pas de déstabiliser ses informateurs cette fois-là, c’était des pro. Malgré l’air frais elle ne portait en haut qu’un marcel noir et une veste en cuir, elle était morte, elle n’avait plus froid depuis longtemps. Les cheveux tirés en queue de cheval haute, l’ossature de son visage ressortait lui donnant un air presque féroce seulement adouci par l’absence de maquillage. Soudain elle remarqua une silhouette masculine, le poids rassurant de son arme à feu à l’intérieur de sa veste et la pensée des deux lames cachées dans ses bottes la rassurèrent cependant rapidement. On les lui avait rendu à sa sortie de l’école. De toute façon pourquoi il l’attaquerait ? A moins d’être particulièrement cinglé, aucun sorcier n’aurait osé s’aventurer dans les environs.

Mais alors qu’ils se rapprochaient le regard qu’il lui lançait ne lui inspira rien de bon. Elle avait l’impression qu’il la connaissait, peut-être qu’elle se trompait, en tout cas elle ne le connaissait ce brun ténébreux aux yeux bleus. Il n’était pas désagréable mais cela ne la troubla pas plus, son mari était un Dieu pour elle et tout autre homme lui semblait bien misérable comparé à la beauté angélique de son conjoint. D’un geste de tête elle se contenta de le saluer polie espérant ainsi désamorcer les tensions s’il y en avait.